-
Par Ryuta_Roy le 5 Décembre 2012 à 12:29
J'ai décidé de publier ce poème aujourd'hui parce mon cours de sociologie du moment porte justement sur le comportement du passager clandestin (je ne m'éternise pas là-dessus, mais si vous voulez des détails je me ferai une joie de vous expliquer). A la prochaine~
votre commentaire -
Par Ryuta_Roy le 21 Novembre 2012 à 12:18
Voilà un petit poème que j'ai écrit - justement - dans une salle de composition. Ce jour-là, le pion avait vraiment l'air de s'ennuyer à mourir, et il m'a inspiré ces vers... Ne me demandez pas sur quelle matière je travaillais, je ne me souviens plus !
Enjoy et à la semaine prochaine~
votre commentaire -
Par Ryuta_Roy le 14 Novembre 2012 à 12:32
Lutte nocturne
L’astre d’ivoire brille depuis quelques heures,
Plongeant toute la maison dans une réparatrice torpeur ;
On s’étoufferait presque dans cette atmosphère silencieuse.
Soudain, les cris perçants de ma Muse me réveillent en sursaut.
Dans le noir se détachent ses pupilles malicieuses.
Je veux Lui hurler : « Tais-toi ! » mais les mots
Se coincent dans ma gorge ; Son sourire glacé
Transperce la nuit au sommeil agité.
Tel un chat de Cheshire capricieux,
Sa silhouette colorée apparaît peu à peu.
Comme d’habitude, Il porte un costume bleu pétrole
Qui Lui va à merveille,
Mais Sa peau est aussi molle
Et pâle que le soleil.
Il n’y a que Son regard fougueux qui semble allumé
Comme des braises cachées sous des cendres.
Il s’approche de moi, sans se presser.
Il a toute la nuit devant Lui ; moi seule peux entendre
Ses murmures oppressants, prisonniers de mon crâne ;
Je me recroqueville comme une fleur qui se fane
Pour tenter de Lui échapper mais c’est peine perdue.
« Pourquoi me rejettes-tu ? »
Interroge-t-Il d’une voix doucereuse.
Contre ma joue moite, Il colle la sienne, poreuse
Comme de l’argile ; je Le repousse violemment :
« Tais-Toi, je T’ai rien demandé ! »
Il prend un air faussement choqué :
« Eh bien, quel tempérament ! »
Je tourne la tête pour me dérober à Son regard.
Tout en Lui me rend malade :
Son parfum capiteux, Son teint blafard,
Son ton mielleux, Son rire blasé et fade…
Je soupire : « S’il Te plaît, laisse-moi dormir.
Si demain j’ai des cernes, que penseront mes amis ? »
Ma Muse prend un air surpris
Et brusquement, éclate de rire.
Puis Il se reprend et me susurre d’un air confiant :
« Tes amis ? Arrête de t’illusionner.
Tu sais bien que ce n’est qu’un ersatz d’amitié.
Je suis ton seul compagnon, ton seul confident. »
Il me lèche sensuellement l’oreille et ajoute :
« Et ton seul amant… Tu ne peux rien sans moi. »
Il sourit d’un air narquois ;
Je Le gifle : « Arrête, Tu me dégoûtes ! »
Un coup de pied dans le plexus solaire
Me rappelle à l’ordre instantanément.
Il m’attrape par les cheveux et me soulève de terre ;
La douleur m’arrache des larmes de sang.
Nous restons quelques secondes sans bouger,
Puis Il me lâche et me repose sur le sol.
Avec un gentil sourire, Il me donne un baiser
Chaud comme une gorgée d’alcool.
« Tu as compris maintenant ? »
Demande-t-Il d’un air compatissant.
Je hoche lentement la tête comme une somnambule,
M’assois au bureau, sors une feuille de papier ;
Des bulles d’encre éclatent dans le crépuscule.
Ma Muse a de nouveau triomphé.
votre commentaire -
Par Ryuta_Roy le 24 Octobre 2012 à 12:33
Mélancolie
Un spleen âcre comme de la poussière de craie
M’irrite les yeux ; les larmes enflamment mes joues
Comme des coulées de lave sur les pentes de mon cou
Qui inondent inlassablement mon oreiller.
Mes pensées solitaires résonnent dans mon esprit
Comme les énormes cloches d’une basilique assoupie ;
Cette mélancolie douce-amère et sans raison
Se distille dans mon sang comme un poison.
Je n’ai pas d’amis mais j’ai fait de mon esprit
Mon ami ; parfois je me dispute avec lui
Et cette querelle me laisse un arrière-goût amer.
Je suis incapable de retrouver le sommeil :
A l’idée de fermer les yeux, mon cœur se serre
Et puis il y a ce plafond blanc qui me surveille…
votre commentaire -
Par Ryuta_Roy le 10 Octobre 2012 à 16:48
La mésange
Je suis allongée sur le sol moelleux
D’une vaste forêt de cristal ;
Le vent tiède qui caresse mes cheveux
Transporte des effluves de fleurs d’opale.
Le regard perdu dans les hautes branches,
Je laisse mes pensées vagabonder.
On aperçoit à peine le ciel pervenche :
Mon seul éther est cette scintillante canopée.
Bercée par le silence,
Je ne pense à rien.
A quelques mètres de là dansent
Des papillons aux ailes carmin.
Je me sens si molle, si fatiguée…
Sur un de mes bras nus et immobiles
Une mésange charbonnière décide de se poser,
Cessant pour un instant ses mouvements fébriles.
Ses pupilles curieuses rencontrent les miennes
Vides, éteintes comme des bougies mortes.
Qu’à cela ne tienne !
De mon âme l’étrange oiseau ouvre la porte.
Dans mon esprit, j’entends ses petites pattes affairées.
Elles font moins de bruit qu’un murmure
Mais c’est aussi désagréable qu’un voyeur indiscret
Qui regarde des jolies filles par le trou de la serrure.
Troublée, j’essaie de la faire partir
Mais c’est trop tard maintenant.
Ses petits yeux couleur saphir
Brillent d’un éclat malveillant.
Mes forces peu à peu m’abandonnent.
Le funeste oiseau me picore de l’intérieur
Comme un marteau qui marmonne ;
Du coin de l’œil il m’observe d’un air rieur.
Dans un dernier sursaut
Je me dis : « C’était pas malin
De se faire berner par un oiseau…
A moins que ce n’en soit pas un. »
De l’extérieur on dirait une fille endormie
En proie à un cauchemar sordide.
Mais en réalité elle est déjà partie
Ce n’est plus qu’une coquille vide.
votre commentaire
Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique