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Par Ryuta_Roy le 29 Janvier 2014 à 16:29
Le ciel tordu, strié de chéloïdes
S’ouvre comme la gueule d’un volcan
Crache inlassablement sa bave acide
Sur les gratte-ciels dressés, suffocants
Les nuages exhalent des fumerolles
Toxiques ; des processions de taxis
Rient dans une macabre farandole
Et peu à peu l’asphalte s’asphyxie
Des baleines volantes vont s’échouer
Au crépuscule, aveuglées par le masque
Etoilé des baudroies coiffées de casques
A pointe et qui font claquer leurs fouets
Dans l’obscurité sans fin des abysses
La bioluminescence de l’espoir
Vous couvre de sanglantes cicatrices
Et précipite l’arrivée du Soir
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Par Ryuta_Roy le 15 Janvier 2014 à 19:23
Chevalier des Lagunes, ton armure
Est ternie et ton trône renversé ;
Les couleurs de ton Tableau sont passées
Et ton règne s’éteint dans un murmure.
Ta vie est un piano désaccordé,
Toujours rongé par d’entières cohortes
D’écrevisses et de cloportes ;
Une partition raturée, ratée.
Ton beau masque de Katchina se brise ;
Tes chants sacrés lentement agonisent
Entre tes lèvres bleuies par le froid,
Scellées comme les ruines d’un beffroi.
Fêlées, tes hanches fécondes ; rouillées,
Ces plumes d’argent dont tu étais fier.
Jadis oracle, te voilà muet ;
Le désespoir croît en toi tel du lierre.
Enfermés dans l’enfer d’un paradis
Paralysé, tes puissants cris de rage
Ressemblent aux cris des tombes dans la nuit :
Ils sont couverts par le bruit de l’orage.
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Par Ryuta_Roy le 8 Janvier 2014 à 14:59
Le monde a changé. La vie de bohème
N’est plus qu’une fantaisie surannée.
L’on résiste ? la Machine damnée
Referme aussitôt ses mâchoires blêmes
Et nous broie, nous change en ombres dociles.
L’innocence ? Ce n’est plus qu’un fossile
Misérable, dévoré par les mites.
La gloire, amère, fane plus vite
Que les ailes d’un papillon de nuit.
Le coupable ? Sa Majesté putride
Dont la couronne d’or et d’acier luit
Comme un soleil rouge, avare et torride :
L’Obsolescence programmée, qui règne
Sans partage. L’Homme cruel, lui, baigne
Dans le sang noirâtre des opprimés
Qui meurent dans les quartiers malfamés.
Le monde a changé. Rentrer dans le rang ;
Choisir entre la bourgeoisie aveugle
Et culs-terreux, marginaux impuissants.
Agonisante, la misère beugle
A pleins poumons ; pourtant le monde est sourd
Au tintement atroce de ses chaînes.
La lucidité est un fardeau lourd
Et encombrant, un poids mort qui ne mène
Qu’au désespoir meurtri et à la rage ;
Un démon qui détruit de l’intérieur
Au lieu de m’aider à tourner la page
Et à découvrir le monde en couleurs.
Etrange souhait que de désirer
Se bander sciemment les yeux pour éteindre
Ses braises ocres et ne pas entendre geindre
Le monde suffocant et emmuré !
Les visionnaires et les génies sont morts ;
Leurs chefs-d’œuvre sont écrits, achevés.
La foule, peu difficile, dévore
L’insipide et périssable cuvée
D’auteurs éphémères ; les Immortels
Sont des grains de sable dans le désert.
Pour intégrer ce monde fort cruel,
La course est rude, les juges sévères.
Faire face à des requins opportunistes
Ingrats et pistonnés ? Très peu pour moi !
J’ai une tendance isolationniste :
Je n’écris pas pour les autres ; l’émoi
D’un éditeur lambda m’est égal.
Point de confident et point de mécène
Sur ma route couverte de mygales
Noyée d’écrevisses de porcelaine.
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Par Ryuta_Roy le 1 Janvier 2014 à 11:15
La lumière coagulée des néons
Gémit, prisonnière de mes veines
Telle un squelette putride de l’Achéron
Englué dans la nuit d’ébène
Les lucioles bleues, avec un rire strident
Arrachent d’un coup sec mes yeux brûlants
De leurs crocs acérés et pointus
Elles aspirent l’obscurité comme des sangsues
Enchaînant les bars et les discothèques cramoisies
Lassé des litanies assourdissantes
J’erre comme un fantôme dans la ville oppressante
Oscillant entre extase et hystérie
Je suis attiré par une mélodie enivrante
Comme un papillon de nuit hypnotisé
Par la lune blafarde et étouffante
Qui finit les ailes carbonisées
Je vagabonde, tel un navire
Sans capitaine et sans voile
Guidé par le cauchemar infernal
D’un jukebox qui soupire…
Et bientôt l’aube, telle une fleur flétrie
Se lèvera, jaillissant du ciel aveugle et sourd
Comme un battement de cœur engourdi
Qui a perdu l’Amour
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Par Ryuta_Roy le 18 Décembre 2013 à 18:04
Incandescence est un recueil regroupant des poèmes écrits depuis mai 2013. Je ne les publierai pas tous, mais en voici un premier extrait ! Bonne soirée...
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