• Il n'est pas vraiment finalisé mais le gros est là.

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    Le papier est une seconde peau, comme une carapace de porcelaine protégeant ma chair meurtrie. Les veines bleutées qui affleurent à sa surface ne sont pas gorgées de sang mais d’encre. Sur le rivage de ces fleuves céruléens, des fleurs de verre brisé s’abreuvent de mon sang comme des vampires rongés par une soif inextinguible….

     

    J’ai besoin de me purger du trop-plein de mots qui me font suffoquer et qui menacent de me faire exploser comme un soleil agonisant ; armée d’un stylo aussi tranchant qu’une lame de rasoir, je trace sur le papier les sillons de milliers de cicatrices ineffaçables. Tant que la feuille n’est pas saturée, je ne suis pas en paix.

     

    Chacune de ces scarifications me permet de me sentir plus vivante ; elles cautérisent mes plaies et exorcisent mes peurs. Les frissons de douleur et d’extase qui parcourent le papier me font oublier la cruauté du monde extérieur… A chaque phrase terminée, je m’engage un peu plus dans le Léthé, jusqu’à m’y noyer.

     

    L’écriture est une éternelle fuite en avant : si je ne scarifie pas le papier, je mutilerai mon propre corps jusqu’à l’anéantissement.

     


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