Résumé : Sous le double scintillement de 1Q84, le temps s’accélère et les vérités se confondent. La voix du détective Ushikawa s’invite, oscillant entre révélation et menace, sur la trace d’Aomamé et Tengo. D’un reflet à l’autre, la clairvoyance hypnotique de ce troisième volet, le passé s’apprête à livrer son chaos au seuil d’un nouveau rêve…

Critique : On peut dire que j’attendais avec impatience la suite et fin de cette trilogie envoûtante au suspense implacable, qui n’est sortie en poche qu’il y a quelques semaines. De nouveau, j’ai été transporté par le style poétique et touchant de Murakami, qui s’impose à mes yeux comme le maître moderne du surnaturel. Comme dans les deux premiers tomes, on s’attarde sur le point de vue croisé de Tengo et d’Aomamé, mais également sur celui d’Ushikawa, le détective à la solde des Précurseurs aux trousses de la meurtrière du leader. On délaisse en revanche la jeune Fukaéri, co-auteure de La Chrysalide de l’air, ce que j’ai trouvé un peu dommage. Aomamé est obligée de rester enfermée dans un appartement pour échapper à la secte, mais Ushikawa, malgré son physique repoussant, est particulièrement efficace. Sans compter que la jeune femme est prête à tout pour retrouver Tengo, qu’elle n’a pas vu depuis vingt ans mais dont elle porte l’enfant suite à un étrange incident. Les péripéties s’enchaînent très vite et à la perfection, on n’a plus envie de lâcher le livre une fois qu’on l’a ouvert. La fin est heureuse et logique, comme j’aime. Pour une fois chez Murakami, pas de dénouement alambiqué et ambigu, même si quelques interrogations subsistent. Une pure merveille, à lire et à relire !