• Critique de... L'année du Caméléon

     

    Critique de... L'année du Caméléon

     

    Résumé : Bangkok, 1963. Dans le milieu assez chic de la bourgeoise thaïlandaise, Justin, douze ans, surnommé par les siens "Petite Grenouille", est élevé par ses trois tantes célibataires Nit-nit, Noi-noi et Ning-nong, qu'il appelle "Les Trois Parques". Doté d'une imagination fertile, Justin se construit à travers son propre univers. Il en résulte une mosaïque où se déploient de manière fantasque et finement drôle, surtout en matière d'érotisme, ses multiples curiosités. Un jour, la perte de son compagnon, un caméléon, agira sur lui comme un déclic stimulateur de sa conscience, l'animal ayant aux côtés du jeune garçon un peu le rôle d'esprit tutélaire ; en effet, l'auteur saura en d'autres circonstances nous mener aux portes du chamanisme thaïlandais. Le garçon commence alors à appréhender sérieusement le monde à la fois sur le mode majeur de la joie de vivre et sur le mode mineur d'inquiétudes intuitives enfouies. Plus tout à fait enfant, mais pas encore adulte, il est en quête de son identité. C'est son arrière-grand-mère, avec qui il entretient un lien particulier, qui le guidera. Elle est aux portes de la mort, lui aux portes de la vie. Si ce roman aborde les questions universelles, il décrit aussi les thèmes de société propres à cette période, les disparités sociales d'un monde en sursis. "Petite Grenouille" y est le porte-voix narratif d'un des plus brillants écrivains de notre époque.


     

      Mon avis : J'avais déjà lu la Trilogie de Timmy Valentine du même auteur, et je dois avouer que Somtow est encore plus à l'aise dans ce roman, bien qu'il aborde un genre totalement différent par rapport à ses livres précédents. J'ai tout simplement a-do-ré L'Année du caméléon, et ce pour plusieurs raisons :

     1. Le protagoniste, surnommé Petite Grenouille (ça ne s'invente pas), tente de décrypter le monde qui l'entoure avec toute la fraîcheur et toute l'innocence qu'un garçon de 12 ans dans les années 60 peut avoir. Ses préoccupations (notamment sur son "aubergine" et sur les secrets incompréhensibles des adultes) sont décrites de manière hilarante, mais on est aussi stupéfait par sa culture générale en matière de films, de danse, mais surtout de littérature grecque et latine.

     2. Les personnages secondaires, que ce soit les enfants (Virgil, Wilbur, Piet, Piak) ou les adultes (les trois Parques, les profs, le prêtre, le jardinier) sont aussi drôles que lui par leur attitude, mais également inquiétants car on devine les différends qui les divisent (la bourgeoisie contre les domestiques, les blancs contre les noirs...).

     3. On est plongé dans l'univers dépaysant et exotique de la Thaïlande (plus précisément à Bangkok) grâce aux multiples références culturelles, folkloriques, vestimentaires et culinaires (il y a même un lexique thaï à la fin du roman pour éviter de se perdre).

     

    Le roman tout entier est à la fois rafraichissant et préoccupant : on y suit le "parcours initiatique" de Petite Grenouille qui tente de sortir de son petit paradis artificiel pour aller affronter le monde extérieur et ses injustices avec sa candeur enfantine qui sent le vécu.

     

    A ne pas rater !!

     


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