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    Critique de... Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire

     

    Résumé : Alors que tous dans la maison de retraite s'apprêtent à célébrer dignement son centième anniversaire, Allan Karlsson, qui déteste ce genre de pince-fesses, décide de fuguer. Chaussé de ses plus belles charentaises, il saute par la fenêtre de sa chambre et prend ses jambes à son cou. Débutent alors une improbable cavale à travers la Suède et un voyage décoiffant au cœur de l'histoire du XXe siècle ...

     Car méfiez-vous des apparences ! Derrière ce frêle vieillard en pantoufles se cache un artificier de génie qui a eu la bonne idée de naître au début d'un siècle sanguinaire. Grâce à son talent pour les explosifs, Allan Karlsson, individu lambda, apolitique et inculte, s'est ainsi retrouvé mêlé à presque cent ans d'événements majeurs aux côtés des grands de ce monde, de Franco à Staline en passant par Truman et Mao...

     

    Mon avis : Rien qu'à la lecture de la quatrième de couverture, je savais que ce roman serait un coup de cœur. Et je ne me suis pas trompée : j'ai vraiment a-do-ré ! Tout d'abord, parce que le personnage principal, Allan Karlsson, est un centenaire (enfin un protagoniste qui n'est pas un adolescent ! ça fait plaisir) dont la vie a été pour le moins... mouvementée. Ensuite pour la joyeuse bande qui l'accompagne au fil du récit : les personnages sont tous aussi drôles les uns que les autres. Et enfin pour les péripéties, loufoques et déjantées à souhait. Une fabuleuse découverte que ce roman suédois, je le conseille à tous sans exception !

     


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    Critique de... Le bleu est une couleur chaude

     

    Résumé : Mon ange de bleu, bleu du ciel, bleu des rivières, source de vie. La vie de Clémentine bascule le jour où elle rencontre Emma, une jeune fille aux cheveux bleus, qui lui fait découvrir toutes les facettes du désir et lui permettra d’affronter le regard des autres. Un récit tendre et sensible.

     

    Mon avis : Le bleu est une couleur chaude est une bande-dessinée d’exception qui a amplement mérité le Prix du public 2011, à Angoulême. Julie Maroh m’a séduit par son style graphique très réaliste, aux tons sépia rehaussés de bleu (la couleur envoûtante des cheveux d’Emma) mais elle m’a surtout séduit par sa maîtrise scénaristique. L’histoire ne va ni trop vite ni trop lentement ; l’amour grandissant et dévorant de Clémentine est décrit de manière magnifique et touchante. Le bleu est une couleur chaude prouve que l’amour a décidément ses raisons que la raison ignore, et pointe du doigt l’homophobie (Clémentine doit y faire face avec ses « amies » qui semblent croire que l’homosexualité est contagieuse, mais aussi avec ses propres parents, qui la rejettent violemment lorsqu’ils apprennent la vérité à propos de sa relation avec Emma). Enfin, malgré la fin très triste annoncée dès la première page, Le bleu est une couleur chaude est une leçon d’optimisme et de bonheur à mettre dans toutes les mains (j'entends par là d’adultes et d’adolescent(e)s averti(e)s). Assurément mon coup de cœur de l’année en matière de bande-dessinée !

     

    Zoom sur Projet 17 mai : Julie Maroh a participé au Projet 17 mai, développé par Pochep & Silver, qui commémore la suppression de l’homosexualité de la liste des maladies mentales de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), le 17 mai 1990 (ce qui est très récent). Voici le site internet :  http://www.projet17mai.com/.

     


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    Critique de... L'année du Caméléon

     

    Résumé : Bangkok, 1963. Dans le milieu assez chic de la bourgeoise thaïlandaise, Justin, douze ans, surnommé par les siens "Petite Grenouille", est élevé par ses trois tantes célibataires Nit-nit, Noi-noi et Ning-nong, qu'il appelle "Les Trois Parques". Doté d'une imagination fertile, Justin se construit à travers son propre univers. Il en résulte une mosaïque où se déploient de manière fantasque et finement drôle, surtout en matière d'érotisme, ses multiples curiosités. Un jour, la perte de son compagnon, un caméléon, agira sur lui comme un déclic stimulateur de sa conscience, l'animal ayant aux côtés du jeune garçon un peu le rôle d'esprit tutélaire ; en effet, l'auteur saura en d'autres circonstances nous mener aux portes du chamanisme thaïlandais. Le garçon commence alors à appréhender sérieusement le monde à la fois sur le mode majeur de la joie de vivre et sur le mode mineur d'inquiétudes intuitives enfouies. Plus tout à fait enfant, mais pas encore adulte, il est en quête de son identité. C'est son arrière-grand-mère, avec qui il entretient un lien particulier, qui le guidera. Elle est aux portes de la mort, lui aux portes de la vie. Si ce roman aborde les questions universelles, il décrit aussi les thèmes de société propres à cette période, les disparités sociales d'un monde en sursis. "Petite Grenouille" y est le porte-voix narratif d'un des plus brillants écrivains de notre époque.


     

      Mon avis : J'avais déjà lu la Trilogie de Timmy Valentine du même auteur, et je dois avouer que Somtow est encore plus à l'aise dans ce roman, bien qu'il aborde un genre totalement différent par rapport à ses livres précédents. J'ai tout simplement a-do-ré L'Année du caméléon, et ce pour plusieurs raisons :

     1. Le protagoniste, surnommé Petite Grenouille (ça ne s'invente pas), tente de décrypter le monde qui l'entoure avec toute la fraîcheur et toute l'innocence qu'un garçon de 12 ans dans les années 60 peut avoir. Ses préoccupations (notamment sur son "aubergine" et sur les secrets incompréhensibles des adultes) sont décrites de manière hilarante, mais on est aussi stupéfait par sa culture générale en matière de films, de danse, mais surtout de littérature grecque et latine.

     2. Les personnages secondaires, que ce soit les enfants (Virgil, Wilbur, Piet, Piak) ou les adultes (les trois Parques, les profs, le prêtre, le jardinier) sont aussi drôles que lui par leur attitude, mais également inquiétants car on devine les différends qui les divisent (la bourgeoisie contre les domestiques, les blancs contre les noirs...).

     3. On est plongé dans l'univers dépaysant et exotique de la Thaïlande (plus précisément à Bangkok) grâce aux multiples références culturelles, folkloriques, vestimentaires et culinaires (il y a même un lexique thaï à la fin du roman pour éviter de se perdre).

     

    Le roman tout entier est à la fois rafraichissant et préoccupant : on y suit le "parcours initiatique" de Petite Grenouille qui tente de sortir de son petit paradis artificiel pour aller affronter le monde extérieur et ses injustices avec sa candeur enfantine qui sent le vécu.

     

    A ne pas rater !!

     


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